30 korrik 2008

«épicentre»

t'es le centre de toutes mes pensées
de tout ce que je fais
de tout ce que mon cœur désire
de tout à quoi j'aspire

et dans ce monde
(et d'autres à venir)
t'es l'unique rêve
qui hante mes jours sans trêve

t'es la nuit qui ne me laisse fermer les yeux
et la lumière pour te trouver
une dernière fois pour t'embrasser
et voir ma vie, mes peurs, s'y dissiper

«resignata»

i no longer care to be a hero,
no longer care to be a martyr
of this cause i know not myself

these flagellations that slash my back
i no longer care to feel
or see them slice
and whip my body in shapes
i no longer recognise

i no longer care to be my enemy, my foe,
so i can yearn to be your friend
or bear it all
'til i can be the one i long to know

i no longer care to dare
nor care to see how i can fare
if i no longer care to be
if i no longer care to care

16 korrik 2008

«dreams of mine»

my dreams of you have returned.
more ominous than ever
they foreshadow stagnation and solitude
and nights of tremors and writhings
to which you subject my body
without respite, without a pittance
of your thoughts.

my dreams of you have returned.
and with them the sleepless nights
and restless days and inner fights
against a heart so heartily set on you,
against a body so badly needing you,
to bring your smiles and warmth,
to ignite mine and live between us both.

this onerous reverie i know too well
the storms it brings and the tears it can quell
and i know that in my dream of dreams
lies a love i know
too far to reach and reached but by a glow:
this glow of love i now emit
to touch your heart
and to see it submit.

14 korrik 2008

«Je t'aime»

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de ton miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'est que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi

Paul ÉLUARD